San Francisco, Californie
Enfin! ^^
Il faut bien l'avouer on a bien aimé et savouré notre séjour sur la côte Est, mais on attendait avec impatience San Francisco...
En 1848, SF n'est qu'un village de pêcheurs quand un jour, à quelques 220 kms de là, John Marshall apporte à son patron, le Suisse John Sutter, la première pépite d'or. Selon la légende, Sutter parvient quelques temps à cacher la trouvaille, jusqu'au jour où un colon ivre mort arrive dans les rues de San Francisco, s'écriant "De l'or! De l'or!" en brandissant un sachet... C'est le début du mythe de SF.
En à peine 2 ans, toute la région est envahie d'aventuriers, de mineurs, de chômeurs, de filles de joie, de commerçants et de scélérats de tout poil, venus du monde entier. SF pousse comme un champignon. De là vient le nom de la Golden Gate : la porte de l'Or.
San Francisco ne perdra jamais tout à fait son tempérament pionnier. C'est d'ailleurs le berceau de Jack london, et surtout des Beatniks.
Tout commença en 1955. Allen Ginsberg venait de terminer "Howl", et ce poème fut le point de départ d'un mouvement de rupture et de ralliement qui avait pour objectif de dénoncer les existences animées par l'ambition. Il en fit une lecture publique à laquelle assistèrent toutes les figures désormais historiques de la Beat Generation (Kerouac, Burroughs, Cassidy, Welsh et MacClure).
Le mouvement beatnik n'est pas une mode, les vrais beatniks n'avaient pas les cheveux longs comme on le croit souvent, ni un comportement nouveau. C'est avant tout une nouvelle forme de poésie et d'écrits, qui s'inspire en partie des expériences de Rimbaud et des surréalistes, des romans de Joseph Conrad et bien sûr du jazz.
Pour toute une génération, SF fut aussi la ville symbole de la libération hippie.
C'est là que tout démarra, dans deux lieux devenus mythiques : l'université de Berkeley et le quartier de Haight-Ashbury. J'y consacrerai un article!
SF est située sur la grande faille de l'océan Pacifique, appelée faille de San Andreas. En 1906 eut lieu un terrible tremblement de terre, 28000 maisons, 4/5 de la ville, furent détruites, moins par le séisme que par l'énorme incendie qui embrasa la ville et dura 3 jours. Aujourd'hui, le "Big One" est dans tous les esprits et fait partie intégrante de la vie des californiens. Il devrait toucher la région proche de San Bernardino, entre SF et LA. But When? That is the problem...
Je terminerai en précisant que, n'étant que la 13ème ville du pays, SF est la 3ème par le nombre de sans-abri dans ses rues. Ils sont estimés à environ 5000, dont un tiers serait toxicomane et un autre tiers schizophrène. La politique de Ronald Reagan gouverneur, à la fin des années 70, n'y est pas étrangère : pour faire des économies dans le budget de l'état, on ferma bon nombre d'institutions s'occupant de malades mentaux légers, parmi lesquels d'anciens du Vietnam traumatisés par la guerre.
Tout cela en fait une ville à part, mosaïque de populations, symbole depuis les années 60 d'espèrance d'une vie meilleure pour les nombreux exclus de la société américaine, comme certaines minorités ethniques et sexuelles. Le Routard le résume bien je trouve :
SF est une ville pour se reposer de l'Amérique!